4 raisons pour lesquelles la créativité à explosé pendant le confinement et comment garder cet élan

4 raisons pour lesquelles la créativité à explosé pendant le confinement et comment garder cet élan

Pendant un confinement tel que celui vécu de mars à mai en France, on pourrait s’attendre à ce que les gens passent leur journées au ralentis. Avachis dans leur canapé à regarder la télé en mangeant des chips. Paradoxalement, pendant toute cette période nous avons vu déferler une vague de créativité.

Tous les réseaux sociaux, tous les chats étaient plein de création nouvelles, de dessins, de chanson, de vidéo. J’ai découvert chaque jours les talents de sculpteurs, de chanteur, de coach sportif, d’éducateur ou de cuisinier de gens que je connaissais depuis des années. J’ais découvert projets ambitieux, des défis fous, des gens qui paradoxalement, alors qu’ils sont isolés et souvent désoeuvré, décident de partager leur savoir faire avec un esprit volontaire et positif.

On dirait que tout le monde attendait ce moment pour lancer enfin la chaîne Youtube qu’il avait dans un coin de sa tête, le podcast dont il parlait depuis des mois en fin de soirée ou enfin se lancer dans la poterie ou l’écriture de son roman. Qu’est ce qui fait que ces conditions extrêmes nous ont mis dans un état d’esprit créatif et comment retrouver cela en dehors de ces périodes de crise ?

1. Le temps

Certain d’entre nous ont eut du mal à jongler entre des enfants qui doivent être occupés et instruits à la maison et une charge de travail plus importante que d’habitude. Pour d’autres néanmoins la situation a été différente: chômage plus ou moins partiel, activité au ralentis, plus de trajet domicile-travail, plus de sorties,…

Le fait d’avoir du temps qui n’a pas à être arraché mais qui est donné (voir subit) est un des facteur les plus évidents ayant permis aux gens de se lancer dans des projets repoussés depuis longtemps ou de pratiquer plus leurs créations.

Comment retrouver du temps pour créer:

La gestion du temps est un vaste sujet beaucoup de livres, de méthodes, de blogs, de podcast ou de vidéo traitent du sujet. Je ne pense pas qu’il y ait de méthode miracle. J’en ai personnellement testé beaucoup (de se lever à 5h du matin à organiser toute sa vie sur des petites fiches en passant par minuter toutes les activités de sa journée ou juste changer d’état d’esprit). Je me suis finalement rendu compte que j’avais besoin d’une routine mais d’une routine qui change, à chaque moment de ma vie, selon les projets ou les saisons ou les envies.

Dis comme ça, ça ne parait pas très applicable. Mais l’important c’est que si vous vous sentez toujours débordé, sachez que ça n’est pas une fatalité. il existe un tas de méthode efficaces. Si vous ne savez pas par ou commencer, vous pouvez toujours vous référer à Votre Temps est Infini*, de Fabien Olicard. Parfois extrémiste dans son approche de la gestion du temps mais qui à l’avantage de proposer une multitude de méthode et d’outils dans un format très agréable à lire.

2. Le boulersement des habitudes: effet de dépaysement

En quelques heures, nos mode de vie on changés radicalement. Nous nous sommes retrouvé dépossédé de nos anciennes habitudes, de nos activités, de nos lieux, de nos fréquentation. Il a fallu réinventer du jour au lendemain de nouvelles façon de vivre, de communiquer, de travailler.

Privé notre environnement habituel, nous avons eu à résoudre de nouveaux problèmes, plus ou moins compliqués : comment communiquer avec nos collègues, comment maintenir le lien avec nos amis ou notre famille, comment faire des courses,…

On pourrait croire que cette sollicitation créée une surcharge mentale qui nous empêcherait d’avoir l’énergie la volonté pour résoudre d’autres problèmes ou pour créer. Au contraire, être confronté à un environnement nouveau a pour effet de nous faire changer de point de vu par rapport à des problématiques ou des idées qui seraient figées en nous.

Si en plus cet environnement est contraignant l’effet est augmenté. De la même manière que l’on court plus vite quand on est échauffé par un footing et entraîné par les courses des jours précédent, on est plus efficace et plus performant en création et en résolution de problème lorsque l’on a eu de l’entrainement et de l’échauffement dans ce domaine.

Comment faire jouer l’effet de dépaysement:

L’effet d’un dépaysement sur la créativité est bien connu. C’est pour cette raison que les entreprises envoient leurs cadre en séminaire à la campagne et leur font faire des jeux de piste avant de réfléchir à la manière de repenser leur manière de travailler. C’est aussi l’idée derrière des initiatives qui incitent les employés à travailler sur des projets autres que leur cœur de métier (les fameux 20% projects chez Google par exemple).

Rien n’empêche d’implémenter ces activité à titre individuel: aller faire un tour, travailler dans un endroit différent, alterner les projets, apprendre de nouvelles choses,…

3. L’expiration

La création semble souvent fonctionner comme une respiration. Lors de phases d’inspiration, nous nous nourrissons d’expérience, d’œuvre, de discussions,… Puis lors de phase de création, nous exprimons ce que nous avons emmagasiné et digérés.

De manière générale, nous avons tendance à être bombardé, d’images, de rencontres, d’idées nouvelles. Lors de cette période, nous nous sommes retrouvé face à nous même et parfois face à l’ennui. Cela nous a permis, ou forcé à sortir ce que nous avions en nous.

Comment laisser le temps à l’expiration:

Prendre conscience du bombardement d’image, de sons, de vidéos, de solicitations qui nous accaparent. Rester seul dans le silence. Ne pas sortir son téléphone au moindre temps mort. Eviter les réseau sociaux.

On cherche souvent à en faire plus et mieux. Être tout le temps occupé, productif et connecté toujours en faire plus. Néanmoins, de plus en plus de gens constatent a quel point cela est détrimental pour leur bien être mais aussi pour leur création.

Réapprendre à s’ennuyer est surement une des qualité les plus importantes à développer aujourd’hui.

Deux conseils de lecture à ce sujet:

  • Digital Minimalism* de Cal Newport : Explique les mécanismes et les danger de l’addiction aux réseaux sociaux et aux distractions numériques et propose une méthode pour s’en éloigner.
  • How To Do Nothing* de Jenny Odell : Fait prendre conscience de l’accaparation et de la marchandisation de notre attention par des entreprises qui en tirent profit. Nous explique comment récupérer cette attention pour la tourner vers des choses qui nous importent réellement.

4. La création est intimement liée à notre humanité et à sa dimension sociale

Depuis les début de l’humanité, les humains ont créé des oeuvres symboliques (peinture, dances, sculptures, rites,…) afin de créer du lien au sein de groupes d’individus regroupés en tribus. Aujourd’hui les tribus ont explosés avant de se reformer de manière globale et plus diffuses. Les individus se retrouvent attachés à plusieures tribus : ma famille, mon groupe d’amis, les anciens de mon école, ceux qui écoutent la même musique que moi, les voisins,…

Privé du contact direct avec nos semblables, beaucoup ont ressentis ce besoin instinctif de montrer ce qu’ils avait fait et de voir ce que les autres faisait. Evidemment voir les peintures, les clips de rock ou les brioches faites par nos proches créé un effet d’émulation qui donne encore plus envie de créer. Et voilà comment tout le monde se découvre des talents de boulanger au bout de deux semaines enfermé.

Comment tirer partie de notre nature de créateur et de notre envie de partager ?

Cédez à l’envie. Montrez ce que vous faites. Cela vous donnera envie d’en faire plus et mieu et poussera également les autres à se lancer.

Rejoignez des tribus de gens qui se passionnent des mêmes choses que vous. Si ces tribus n’existent pas, créés les.

Attention tout de même au travers décrit dans le point précédent. Le plaisir de partager et d’être vu peut rapidement devenir une addiction. Ne faites pas non plus l’erreur de créer pour les autres et de vous préoccuper plus du nombre de like ou de partages. Créer d’abord pour vous, paratgez et recommencez.

A ce sujet vous pouvez lire Montrez votre travail !*, d’Austin Kleon (Show your work! En VO. Austin Kleon est un artiste formidable et une grande source d’inspiration. Je vous conseille au passage de jeter un œil à ses autres livres, à son blog et à sa newsletter.

Note:

*Tous les liens de cet articles sont des liens affiliés. Si vous acheter les livres conseillé en suivant ces liens, une partie des bénéfices servira à faire tourner ce site, et cela ne vous coute rien de plus.

L’équilibre des forces créatrices

L’équilibre des forces créatrices

Force génératrice et force destructrice

Lors d’un travail créatif, deux forces opposées doivent être mises en œuvre. D’un côté, un force génératrice: trouver des idées, tracer un croquis, écrire un premier jet, brainstormer en équipe… À  l’opposé une force destructrice: corriger, encrer puis effacer un dessin fait au crayon, éditer, raffiner…


Les forces génératrice et destructrice concourent toutent deux à la création

Ces forces ne peuvent pas advenir simultanément, sinon elles s’annulent entre elles.

Si lorsque je donne les premiers coups de pinceau de ma peinture, ou que j’écris les premières lignes de mon texte, je juge de la qualité du travail, que je doute, que j’efface pour reprendre à zéro, je reste sur place.

Si au contraire, une fois mon premier jet établit, je continue à introduire des nouvelles idées, ajouter un nouveau personnage dans mon histoire, un nouveau développement à mon raisonnement, etc., jamais je n’arriverai au bout.

Ce modèle semble s’appliquer à la plupart des actes créatifs. Si je veux faire le design d’un nouveau produit, ou lui trouver un nom, je vais commencer par produire le plus d’idées possibles. Evidemment la plupart seront mauvaises, certaines seront très mauvaises, très peu seront digne d’être conservées. Mais si je cherche à trouver la solution parfaite dès le début, alors je bloque mon flux créateur. En fait, le simple fait de me poser la question de la qualité de mes créations risque de me bloquer complètement.

Plus tard, je pourrais reprendre ces idées, les étudier, les regarder d’un autre angle, les trier, les remélanger, les raffiner. Cette étape de destruction fait aussi partie du processus créatif, mais elle doit être séparée du processus de génération.

Prendre conscience et apprivoiser les forces créatrices

Il est utile de bien identifier les temps de génération et les temps de destruction. Par exemple, j’écris cette phrase sans me poser la question de savoir si je la garderai ou non, si elle a sa place dans ce paragraphe, ou même si ce que je raconte dans cet article a un quelconque intérêt pour qui que ce soit. J’évite même de corriger des fautes d’orthographe ou de frappe évidente. Je ne veux pas perdre mon flux générateur.

Plus tard, dans un temps différent et avec un état d’esprit différent, je reviendrai et je corrigerai, je couperai, je classerai. Ce temps peux venir juste après mais mon état d’esprit sera changé. J’aurai mis ma « casquette d’éditeur ».

Utiliser cette approche présente un grand intérêt . Cela permet d’éviter deux pièges qui guette le créateur : la peur de créer et la peur de finir. Pour arriver à une œuvre complète, je dois être traversé par ces deux états : l’état de génération et l’état de destruction, mais successivement. Si je ne sépare pas les deux, je reste sur place.

Entre ces deux moments, mon état d’esprit est différent. Lors de la phase de génération, je dois me laisser traverser par les idées, les laisser fuser à travers moi sans les retenir, je suis à peine conscient de ce que je fais. Complètement à ce que je créé.

Lors de la phase de destruction, je dois revenir en moi pour devenir un observateur du travail posé. Là où j’étais totalement ouvert, je dois maintenant être intransigeant. Je dois également faire l’effort de me mettre dans la peau du destinataire ou du client de l’œuvre, pour comprendre comment il va la percevoir.

Il peut même être intéressant de réellement avoir des lieux, des personnes ou des méthodes différentes pour apprivoiser ces deux forces. Par exemple personnellement, j’aime travailler seul sur la phase génératrice et confronter mes idées à un groupe ou une autre individualité lors de la phase destructrice.

J’ai besoin de calme absolu et de concentration pour créer. Je vais m’isoler lors de cette étape. Au contraire, je peux éditer dans un environnement plus vivant, dans un open space, dans le train, en m’interrompant pour discuter.

Pour d’autre cela peut être différent. Il existe d’ailleurs de nombreuses méthode de création en groupe  qui permettent de générer beaucoup d’idées qui seront par la suite raffinée individuellement ou en petit groupe.

La temporalité peut également être différente. Pour certains, la moindre idée peut très rapidement être analysée et décortiquée dès sa formulation consciente, sans générer de blocages. Pour d’autre il faut mieux laisser reposer le travail un temps plus ou moins long avant l’édition.

Chacun peut trouver sa ou ses méthode.  Stephen King (lien) par exemple, écrit ses manuscrits de roman d’une traite. Puis il les laisse reposer quelque mois dans un tiroir et travaille à autre chose avant de les éditer. Au contraire Paul Auster travaille paragraphe par paragraphe en reprenant chaque phrase jusqu’à ce qu’elle lui convienne avant de passer à la suite pour arriver à la fin à un livre quasiment fini.

Être conscient de ses forces opposées qui sont à l’œuvre lors d’un processus créatif permet surtout de mieux comprendre et d’éviter certains blocage.

Les forces créatives, enjeu majeur de la création en groupe

 Ceci est notamment très important lors de phase de création en groupe. Les individualités peuvent se heurter et le processus se bloquer simplement car les protagonistes ne sont pas dans la même phase et utilisent des forces opposées.

Par exemple, une idée avancée par un individu en phase génératrice pourra être rejetée immédiatement, à tort ou à raison par un autre individu en phase destructrice. Le résultat pourrait être que le premier individu se trouve bloqué et n’osera plus proposer d’idée.

Au contraire, lorsque vient la phase de raffinement, Si certain continuent à proposer de nouvelles pistes continuellement, il sera impossible de conclure et d’avancer. Tout le monde doit être d’accord sur le fait qu’il est temps de converger vers une solution commune, quitte à ce qu’elle soit imparfaite aux yeux de certains.

Lors d’une séance de créativité en groupe, c’est le rôle de l’animateur de bien délimiter et expliciter ces phases.

Dans une entreprise ou au sein d’un groupe important ayant un projet commun, ces phases de génération et de destruction peuvent avoir lieu à différentes échelles de temps et être décalées selon les individus ou sous-groupes participant au projet. De ce fait, il se peut que le développement du projet soit continuellement dans cette phase de génération. Hors celle-ci est divergente.

En l’absence de synchronisation des forces destructrices, le processus de création est divergent et l’atteinte du but aléatoire.

Il est nécessaire d’imposer des convergences. Pour cette raison, en entreprise on impose des points de rencontre sous des formes qui plaisent souvent plus ou moins au collaborateurs. On parle de jalon, de revue, de rendu, de mise en production ou en ligne,… Aussi pénible que soient ces étapes, elles sont nécessaires. Et ce d’autant plus que le projet est long et que le nombre d’acteurs est important.

Mais attention à l’équilibre, si on multiplie trop ces points de rencontre, on risque de ne pas passer assez de temps en phase générative et de rater de belles opportunité d’innovation.

Processus de création cadré par des points de convergence

Il n’existe pas de formule miracle, le tout est une question d’équilibre. Avoir conscience de ces forces de génération et de destruction qui sont à l’œuvre lors d’un processus créatif permet simplement de mieux apprivoiser celui-ci et de comprendre les dynamiques qui peuvent apparaître, notamment au sein d’un groupe.