La méthode infaillible de Tchaïkovski pour trouver l’inspiration

La méthode infaillible de Tchaïkovski pour trouver l’inspiration

Comment avoir de l’inspiration ? Tchaïkovski a trouvé la recette il y a plus de 100 ans.

Tchaïkovski a écrit onze opéras, huit symphonies, quatre suites pour orchestre, cinq concertos, trois ballets, cent six mélodies et une centaine de pièces pour pianos. Pas mal ! David Guetta a de quoi rougir. Le lac des signes : c’est lui. Mais quel est son secret pour être si prolifique et léguer tant d’oeuvre à la postérité ?!

Petite histoire : Le compositeur russe avait reçu une commande du tsar pour un ballet et trimait depuis plusieurs semaines sans succès. Je traduis un passage un peu long mais très intéressant d’une lettre écrite à un amis :

“Ne croyez pas ceux qui vous disent que composer est un travail purement intellectuel.

La seule musique capable de nous émouvoir et de nous toucher est celle qui jaillit de l’âme du compositeur quand il est agité par la passion. Sans doute les plus grand génies musicaux ont travaillé sans inspiration. Ce n’est pas une amie qui répond à la première invitation. Nous devons travailler toujours. Et un artiste qui se respecte ne doit pas se croiser les bras sous prétexte qu’il n’est pas inspiré. Si nous attendons d’être inspiré pour travailler sans s’efforcer d’aller rencontrer l’inspiration à mi-chemin, on devient indolent et apathique. Nous devons être patient et croire que l’inspiration vient à ceux qui maîtrisent leur volonté.

Il y a quelque temps je travaillais chaque jour sans réelle inspiration. Si je n’avais pas eu de volonté, j’aurais glissé vers une longue période d’attente et d’apathie. Mais patience et foi ne m’ont pas fait défaut et ce matin et j’ai ressenti une incroyable aura d’inspiration grâce à laquelle je sais que tout ce que j’écrirai aujourd’hui aura le pouvoir d’impressionner et de toucher le cœur de ceux qui l’écouteront.”

Pour information le ballet en question est son chef d’oeuvre Casse Noisette.

Comme l’écrit le compositeur, il faut une bonne dose d’inspiration et de passion pour créer une oeuvre qui touchera le public. Que ce public soit celui d’une salle de concert, un client tatillon, une palanquée de lecteurs ou un patron bourru. Mais si vous attendez que l’inspiration arrive toute cuite dans votre bec, vous êtes mort. Aucune muse ne viendra vous souffler des vers pendant la nuit. L’idée du siècle ne vous viendra pas en vous cognant la tête dans le meuble de tes toilettes, encore moins en regardant la téloche.

Créer c’est dur. Cela nécessite de poser ses fesses sur une chaise, de s’y mettre et de s’y tenir. Même une fois assis et face à sa feuille notre cerveau fait tout pour s’évader. C’est comme ça, nous sommes programmé pour faire le moins d’effort et économiser notre énergie.

On trouve toujours autre choses à faire : Quelqu’un vient de me taguer sur Facebook, mince la vaisselle n’est pas faites, il faut que j’appelle Josiane, zut il est déjà 17h15 et j’ai piscine dans 30 minute il faut que je repasse mon maillot…

C’est pourtant la seule manière. Je le répète en majuscule : L’INSPIRATION NE VIENDRA PAS TOUTE SEULE ! IL FAUT ALLER LA CHERCHER !

Et quand je dis la chercher, ça signifie mettre son couteau entre ses dents, ramper dans la boue sous les barbelés et aller la ramener par la peau du cou. Car même une fois assis et coupé des distractions et des interruptions pendant 20 minutes, ne croyez pas que le chef d’oeuvre de vos rêves vas sortir comme par magie de votre stylo. Il y a 90% de chance que ce que vous produisiez soit complètement nul, sans vouloir vous vexer.

Voilà un extrait fameux d’un poème de Nicolas Boileau :

“Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,

Polissez-le sans cesse, et le repolissez,

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.”

J’aime beaucoup “Hâtez vous lentement” (qui a été pompé par La Fontaine dans le lièvre et la tortue) et “souvent effacez”, on pourrait en parler aussi, mais là ce qui m’intéresse c’est la deuxième strophe : “Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage”. C’était vrai au XVIIème, c’est vrai maintenant et ça le sera encore demain. Et encore avec 20 fois je pense qu’il est optimiste.

Quelque soit le domaine, que vous écriviez des romans ou que vous inventiez le prochain Airbnb du barbecue, il va falloir sortir toutes les mauvaises histoires, et toutes idées mal finies qui sont dans votre tête avant de pondre un chef d’oeuvre.

OK, ce secret n’est peut être pas ce que vous attendiez. Vous n’allez pas pouvoir sortir votre opéra la semaine prochaine grâce à cet article (pensez à décommander le premier violon). Mais j’ai quand même deux bonnes nouvelles pour vous féliciter d’être arrivé jusque là:

Première bonne nouvelle :vous allez vous améliorer à chaque fois et même si ça ne sera jamais facile vous allez apprendre à aimer le process. De la même manière qu’un coureur de fond kiffe les ultra marathon.

Deuxième bonne nouvelle : il existe tout un tas de méthodes utilisées par les créatifs et les inventeurs qui se sont succédés à travers les âges qui permettent de faciliter le travail de création et d’innovation, de créer plus, mieux, plus facilement, et en prenant du plaisir.

Le but de ce blog est de redécouvrir ces méthodes et de réfléchir à la fonction et au devenir de tout les créateurs.