8 conseils de Stephen King pour les écrivains (et pas que)

8 conseils de Stephen King pour les écrivains (et pas que)

Vendre 350 million de livres ça vous tente ? Depuis son premier roman à succès, Carrie en 1974, Stephen King a publié plus de 50 romans et 200 nouvelles. Un grand nombre de ses livres ont été adaptés au cinéma. C’est un des auteurs les plus prolifiques et les plus lu ayant jamais existé. 25 ans après son premier roman, il publie son premier livre qui ne soit pas une fiction. On Writing est devenu très rapidement un classique pour tout les apprentis écrivains (et pas que). Stephen King y raconte ses débuts difficiles, puis explique des principes de base de l’écriture créative et expose ses méthodes et astuces. Ce livre est passionnant pour tout ceux qui s’intéressent à l’écriture et à la création. Je vous encourage vivement à le lire, même si l’écriture n’est pas une priorité pour vous.

En attendant, voici 8 principes tirés de son livre qui sont directement applicable pour les personnes qui écrivent, et leur adaptation pour tout les créatifs.

1. Lire beaucoup écrire beaucoup

« Vous ne pouvez pas espérer balayer quelqu’un par la puissance de votre écriture à moins que cela ne vous ait déjà été fait. »

-Stephen King, On Writing, 2009

Stephen King lit entre 70 et 80 livres par ans. Il considère pourtant être un lecteur assez lent. Quel que soit votre art ou votre intérêt, vous pouvez appliquer ce conseil. Il a d’ailleurs été montré que certains romans peuvent booster la créativité.

Dans un cadre plus large, il s’agit également de se nourrir de son art. Stephen King ne lit pas simplement, il dissèque les romans des grand maîtres et de ses contemporain. Si vous voulez grandir en tant qu’artiste il faut non seulement pratiquer, mais aussi consommer beaucoup. Si vous êtes peintre allez évidemment voir des expositions de peinture, si vous êtes menuisier, démontez les meubles de votre belle mère.

2. Avoir du vocabulaire mais ne pas se reposer dessus

Le vocabulaire est la base de l’écriture. Impossible d’écrire si on ne connait pas de mots. Stephen King donne des exemples très parlant d’écrivains qui écrivent de très belles histoires avec peu de vocabulaire et d’autres qui semblent vouloir étaler leur connaissance du dictionnaire à chaque page mais dont l’oeuvre reste plate.

Il faut connaitre les techniques de base de son art. Mais ne pas se sentir limité par son manque de connaissances. Ni vouloir étaler sa science dans chacune de ses œuvres.

3. Suivre les règles, sauf si on les connait très bien

La grammaire représente l’essentiel des règles de l’écriture. Il faut appliquer ces règles pour être compris. Ça n’est que lorsqu’on les connait suffisamment bien pour comprendre de quelle manière on les transgresse, qu’il est acceptable de le faire.

Il en va de même dans les autres domaines. Par exemple un musicien commence par improviser en utilisant les notes de gammes connues. Lorsqu’il maîtrise bien ses gammes, il comprend l’effet qu’aura une certaine note hors de celles-ci et pourra l’intégrer dans ses compositions. Commencez par apprendre, appliquer et maîtriser la grammaire de votre art avant de la transgresser au risque d’être incompréhensible ou inécoutable.

4. Ne pas s’arrêter ni ralentir

« Si je n’écris pas tout les jours, les personnages commencent à s’épuiser dans ma tête. Ils commencent à ressembler à des personnages et pas à de vrais personnes. […] Le travail commence à ressembler à du travail et, pour la plupart des écrivains, c’est le baiser de la mort »

-Stephen King, On Writing, 2009

L’élan initial est primordial et il faut l’entretenir. Après un temps d’arrêt prolongé, il devient difficile de se remettre à un ouvrage et celui-ci perd de son sens, même pour le créateur.

Un contrepoint à cette règle est pourtant apporté plus loin dans le livre. Stephen King explique qu’après avoir achevé la première version d’un manuscrit, il laisse celui-ci reposer quelques semaines avant de le reprendre avec un œil « neuf ». Il peut être utile de se laisser du temps lorsque l’on a atteint une étape importante.

5. Ecrire un mot à la fois

« Lors d’une de mes première interview (pour la promotion de Carrie je pense) Un animateur radio m’a demandé comment j’écrivais. Ma réponse : « un mot à la fois », l’a laissé sans voix. Je pense qu’il essayait de déterminer si je plaisantais ou pas. Je ne plaisantais pas. Au final c’est aussi simple que ça. »

-Stephen King, On Writing, 2009

N’importe quelle oeuvre, de la plus élémentaire à la plus complexe se construit en assemblant des briques de base. On peut être impressionné par une oeuvre massive. Mais Léon Tolstoï a écrit Guerre et Paix en mettant bout à bout des mots pour faire une phrase, puis une nouvelle, et encore une autre. De même Michel-Ange n’a pas peint le toit de la chapelle Sixtine en un jour, mais petit à petit, un trait de pinceau après l’autre.

6. Ecrivez porte fermée éditez porte ouverte

Coupez vous de l’extérieur, éteignez votre téléphone, n’aller pas sur internet. C’est de cette manière que vous pourrez vous concentrer assez longtemps pour pouvoir sortir ce que vous avez en vous. Le premier jet est pour vous, il doit refléter ce que vous avez dans la tête ou dans le cœur.

Une fois ce travail posé, ouvrez la porte pour la première relecture. Cela ne signifie pas que vous deviez présenter une oeuvre non aboutie. Mais lors de cette phase de relecture et de correction essayez de vous mettre à la place du public ou du client de votre oeuvre. Maintenant que la structure de votre oeuvre est posée il est important de s’assurer que celle-ci sera reçue et comprise comme vous le souhaitez par ce lecteur.

7. Laissez les personnages vivre

Stephen King conseille de ne pas s’attacher à écrire au préalable un scénario global. Sa méthode consiste à placer des personnages dans des situations et a retranscrire l’histoire qu’il voit se dérouler devant lui. Cette méthode n’est évidement pas adapté à tous les arts ou à tout les genres. On voit mal un roman policier être écrit de cette manière par exemple. C’est sûrement le fait qu’il ait lui même été surprit par la progression de sa propre histoire, qui donne au lecteur l’envie à chaque page de découvrir la suite.

Cette méthode peut être appliquée à d’autre activités créatives. En jazz par exemple, un groupe peut improviser autour d’une mélodie simple qui se répète puis se transforme.

C’est ce que font également collectivement les surréalistes lorsqu’ils inventent le cadavre exquis.

Man Ray, Max Morise, André Breton, Yves Tanguy - Cadavre Exquis (1928)

Man Ray, Max Morise, André Breton, Yves Tanguy – Cadavre Exquis (1928)

8. Le plus effrayant c’est avant de commencer. Ensuite ça ne fait que s’améliorer.

Une fois qu’on s’est lancé, qu’on a commencé à dire ses premières phrases, à coder ses premières fonctions, à tracer les premiers traits, les choses ne font que s’améliorer. La pompe est en marche et il reste « juste » à travailler.