La Terre est plate et ronde

La Terre est plate et ronde

“Ne rien affirmer audacieusement, ne rien nier à la légère.”

Michel de Montaigne

Je sais bien peu de chose 

 

Il m’est impossible de savoir si quelque chose est vrai si je n’en fait pas l’expérience directe

 

Même lorsque que c’est prouvé par la science, y adhérer sans expérience directe, c’est toujours croire en quelque chose : en ce qui est écrit sur une revue scientifique. En fait, lorsque j’y adhère, je ne fonde mes certitudes que sur des mots écrits sur un papier avec parfois des images.

Mais au fond, ça pourrait juste être un canular. On l’observe chaque 1er Avril : des découvertes scientifiques incroyables, relayées par certains comme des étendards, et désavouées dans la journée. 

Ce que je sais :

Je sais que j’aime mon fils, je sais que lorsque je touche la résistance de mon four en marche cela me brûle la main, je sais que mon chat existe car je le vois, il me fait des câlins, me réveille pour ses croquettes ou me griffe lorsque je lui caresse trop le ventre,..

 

Ce que tout le monde sait :

il y a quelque chose dans le ciel qui est très lumineux et que l’on ne voit que le jour. On y voit aussi ce qu’on appelle la lune, ou les étoiles la nuit, ce sont des points très brillants. Le jour et la nuit s’alternent de manière qui semble régulière. Et même là, c’est sans compter les personnes non voyantes, qui doivent nous croire sur parole, mais n’auront jamais la preuve de ce qu’on avance. 

Certains humains n’ont jamais vu de leurs yeux la mer, une girafe, ou un livre, ils n’ont aucun moyen sans cela de savoir si cela existe réellement.

A mon niveau rien n’est certain, et donc tout est possible

 

Je n’ai jamais vu de fantôme / d’extraterrestre / de tigre blanc,… Certaines personnes disent en avoir vu. Je n’ai pas les moyens de savoir, mais eux, peut être que si. Si je veux être certaine, je dois faire moi même l’expérience. En tout cas, il m’est impossible d’affirmer “ça existe” ou “ça n’existe pas”.

Je suis libre de croire ou de ne pas croire

Alors où est ce que je place mes croyances ? Car, en fin de compte, mes savoirs se résument à très peu de chose. Et ce que l’on m’a appris à l’école n’est pas plus solide pour moi qu’un château de carte sur une plage bretonne. 

 

En sachant cela je suis pleinement libre

 

Mon libre arbitre réside dans ce que je décide de croire

  • Je peux choisir quelles croyances j’ai envie d’adopter. Je préfère croire que la vie, l’univers,.. me veulent du bien. Plutôt que de croire que rien n’a de sens et que le pire nous attend. C’est une question de choix, et je fais celui-ci car il me libère du désespoir et me permet de vivre avec plus de joie et d’amour. 

 

  • Je peux aussi décider de ne pas choisir, et de placer le curseur au milieu. Au fond, je n’ai pas les moyens de savoir si la terre est plate ou ronde. Je préfère les arguments en faveur de sa rondeur, j’ai vu des images, et surtout on m’a toujours dit qu’elle était ronde. Mais je n’en ai jamais fait l’expérience directe. Je peux, si je veux, choisir de rester au milieu et ne pas avoir d’avis, car cela n’a pas d’influence sur ma vie.  Alors je vais dire que pour moi, “La terre est plate ET ronde”

A cette idée, j’ai envie de me rebeller, je sens un besoin de défendre que la terre est ronde, qu’en douter c’est être idiot… Je défend cette idée comme si j’étais en danger, comme si c’était une partie de moi qu’on remettait en question. Et je juge sans cesse ceux qui ne croient pas comme moi. 

 

Quand les certitudes s’effondrent …

D’un certain point de vue, remettre mes certitudes sur la table, c’est déconstruire une partie de mon identité, basée sur un tas de croyances à peine imaginables. C’est mourir à une partie de moi qui ne tient alors plus à rien, et qui s’effondre. alors je me défend bec et ongles. Et plus mes croyances sont ancrées, plus mon système de défense se met en branle.

 

Par exemple, je suis sûre que mes parents sont mes parents, j’ai vécu toute ma vie en sachant cela. Mais si demain, j’apprend que j’ai été adoptée, alors une croyance s’écroule, et je peux perdre pied

 

Dans le podcast “nouvelle école”, l’humoriste Shirley Soignon explique avoir toujours sû qu’elle était lesbienne, et avoir construit son identité sur cette certitude, se sentant par là libre de ses orientations. Mais lorsqu’un jour elle a ressenti un profond désir pour un homme, tout son système s’est effondré et elle est tombée “dans le vide et la dépression”.  

… pour laisser place à la conscience

Mais c’est aussi dans ce moment, où tout est bousculé, remis en question. Ce moment où tout éclate, où notre système de défense ne peut plus rien pour nous,  que quelque chose en nous peut émerger. 

Mon expérience personnelle m’a fait découvrir des splendeurs intérieures inouïes après de grands chantiers de démolition. Ces expériences m’ont apporté une profonde confiance sans certitudes que certains nomment la Foi. Sûrement, nombre d’entre vous partagent cette révolution intérieure, qui est purement expérientielle et non communicable.

 

Je me dis que les sages ont bien compris cela. Que l’illusion des croyances est révélée chez eux, qu’ils nous aident peut-être à le comprendre. Mais mon chemin et mes choix ne sont semblables à aucun autre être humain, et que le vrai maître ne sera jamais extérieur.

Leurs réalisations ne sont pas les miennes, mais les partager rend celles des autres possibles..  

 

Alors j’essaie (parfois difficilement ! ) de regarder mes certitudes en face. Je les pose sur la table, puis je décide si elles m’emprisonnent et que je dois m’en séparer; ou si elles me libèrent, me font du bien, me permettent de me lâcher la grappe.

Je décide alors de les garder en étant consciente, sans me mentir, de les chérir tout en sachant qu’elles sont fragiles, et surtout qu’elles sont comme moi : vivantes, remuantes, changeantes.

Peut être (sûrement) que demain, ce que je viens d’écrire ne sera plus vrai pour moi. Et c’est peut être ça qui est si beau.

Pour aller plus loin, je vous invite à lire mon article sur la puissance créatrice des croyances et de l’imagination. 

Qu’est ce que l’art thérapie

Qu’est ce que l’art thérapie

 

 

 « Des coloriages et des fous »

 

On entend de plus en plus parler « d’art thérapie ». Des livres de coloriages de mandalas ou de patterns pour adultes fleurissent dans les librairies au rayon bien être et développement personnel. Retourner dans un plaisir d’enfance pendant quelques minutes pour se recentrer, se calmer.

L’autre vision que l’on se fait de l’art thérapie est celle pratiquée dans les maisons de repos, les Ephad : des ateliers de mosaïque ou de loisirs créatifs pour occuper les malades, leur changer les esprits quelques heures par semaine.

Au delà de ces images restreintes et assez superficielles, l’art thérapie s’étend dans des territoires bien plus riches, dépassant le simple bien être pour devenir une véritable source d’épanouissement et de guérison. 

 Ce qu’est l’art thérapie

L’art thérapie est un univers tellement immense qu’il me serait impossible d’en explorer toutes les facettes en seulement quelques phrases. J’en donnerai donc ma définition en tant qu’art thérapeute. 

     En art thérapie on fait appel à la créativité comme moyen thérapeutique. 

La créativité est une capacité naturelle de l’humain qui lui permet d’évoluer, d’inventer sa vie et son monde. 

La créativité c’est cette graine en chacun qui ne demande qu’à germer, à s’épanouir. C’est la force de vie et d’évolution que l’on porte en nous. 

La créativité s’exprime d’une manière absolument unique en chaque personne. Elle nous permet de nous construire en tant qu’être authentique, libre de son regard sur le monde, de son destin et de ses choix. 

Sans créativité, nous sommes soumis au monde extérieur, au regard des autres. On est impuissants face à notre propre histoire. 

      L’art thérapie telle que je la conçoit a pour objectif d’aider chaque personne à trouver en elle cette créativité, cette force vitale, à l’apprivoiser, à la libérer, à la laisser agir. A exprimer ce qu’elle porte au plus profond d’elle même au delà des mots.

Ces mots qui trop souvent enferment l’infini créativité de notre âme dans des concepts et l’empêchent d’être pleinement exprimée. Lorsqu’il n’y a pas de mots, il n’y a pas de mensonge. Ce qui s’exprime est vrai, et ce sont ces vérités qui nous révèlent qui nous sommes au plus profond de nous, qui nous apprennent quelles sont nos barrières, nos limites, qu’est ce qui se niche derrière nos souffrances. 

Libérer la créativité c’est laisser couler ce fleuve en nous et à l’extérieur de nous. C’est danser avec la vie. C’est être tout simplement. L’art thérapie vise à laisser sortir ce qui en nous a ce désir bouillant de s’exprimer. De le sortir de notre inconscient, et de le poser là, devant nos yeux, à portée de sens (dans toutes les acceptions du terme.) 

     L’art thérapeute, en tant que simple accompagnateur, laisse la liberté au sujet de se trouver et de se guérir par lui même avec ses propres ressources. Il l’aide simplement à ressentir avec tous ses sens ce qui se joue devant lui, en lui, à libérer ses émotions bloquées, qui peuvent enfin s’exprimer dans toute leur pureté, sans jugement. Émotions qui peuvent enfin se faire connaitre ou reconnaitre. 

Enfin, le but ultime de l’art thérapie est de transformer, de sublimer ce qui a pris forme sous nos sens.

La notion du beau prend alors toute sa valeur. 

Rendre beau, prendre soin de sa production permet de sublimer – comme l’alchimiste – ce qui en nous avait besoin d’être harmonisé, recréé. Et ce, quel que soit le support, le médium utilisé. La beauté est alors celle ressentie par le sujet créateur lui même, qui n’a pas besoin de validation extérieure pour apprécier son travail de manière intrinsèque. L’intuition créative prend alors toute sa place. Seul le créateur sait au plus profond de lui quand son oeuvre est achevée. Ce soin apporté à la création, le créateur se l’applique à lui même.

Le sentiment d’accomplissement, la complétion minutieuse de l’oeuvre inscrivent ces métamorphoses au plus profond de son être, le transformant lui même. 

L’art thérapie, en libérant la créativité, permet au sujet de recréer sa vie, de s’inventer et d’inventer le monde dans lequel il vit.

L’art thérapie, comme le beau, ne se raconte pas, ça se vit. C’est un mouvement de l’âme vers ce qui n’existe pas encore, vers ce qui demande à naître à travers nous.  

La trace magique de l’homme

     Les premières traces laissées par les premiers humains parlent de ce pouvoir de l’image peinte sur la psychée humaine. Parlent de cette magie transformatrice de l’art. Chaque société primitive a laissé des traces de ces rituels guérisseurs, de ces danses, ces chants, ces légendes, qui permettent depuis toujours aux hommes de se rassembler, de s’inventer et d’évoluer.

     Aujourd’hui il me semble important de renouer avec l’imaginaire, avec la magie, avec le sacré, avec notre force créative trop souvent mise en sourdine. De redonner sa place à l’imagination, si importante dans la construction de l’homme. A notre créativité infinie et à notre capacité de transformation. Cela est nécessaire si nous voulons créer les potentiels d’évolution de l’espèce et de la terre que nous souhaitons vraiment voir émerger. 

Et je terminerai par une citation de ce grand artiste visionnaire qu’était Victor Hugo, et qui résume tout :

 

“Rien n’est plus imminent que l’impossible“

 

Petite bibliographie pour aller plus loin:

 « Art thérapie, Un outil de guérison et dévolution – la voie de l’imaginaire » Alexandra Duchastel.

« Le grand livre de l’art thérapie » Angela Evers.

« Que sais-je, l’art thérapie » Jean Pierre Klein.

« Lettres à un jeune poète » P. Maria Rilke.

« Le journal créatif » Anne Marie Jobin.

 

 

 

Loi de Murphy vs Loi de l’Attraction

Loi de Murphy vs Loi de l’Attraction

 

 

 

L’incroyable pouvoir des croyances

 

Tout le monde a ses croyances, et affirmer ne pas en avoir est encore une croyance.

Dès notre enfance, nous croyons un tas de choses basées sur notre culture, nos apprentissages, notre environnement. Notre monde intérieur est constitué d’un tricot de ces croyances en vrac. Des croyances telles que : “Je ne suis pas capable de m’exprimer en public”, “de toutes façon je n’ai jamais eu de chance.. »

Nous pensons être limités, mais nous ne le sommes pas. Chacun d’entre nous à la naissance, possède un potentiel illimité. Mais l’éducation vient installer des croyances “je suis nul en math”, ” j’arriverai jamais à être astronome”, “je ne suis pas né avec une cuillère en argent”… Et on revoit très tôt à la baisse nos plus grands désirs. L’imagination s’amoindrit et nous projette dans des futurs en rapports avec nos capacités que l’on pense limitées.

 

“Je vois ce que je crois”

 

Le pouvoir des croyances est bien plus grand que ce que l’on pourrait penser. Elles façonnent littéralement l’ensemble de notre vie. Elles sont le ciment de notre identité, de nos actions et de nos émotions. le cerveau  déteste sortir de sa zone de confort, et cherche sans cesse à se rassurer dans ses croyances, tout en fuyant les preuves qui lui montrerai qu’il a tort..

 

Je vais illustrer cette idée par la loi de Murphy :

Si je me lève le matin, que je fais tomber ma tartine de confiture du côté confiture, et que je suis d’humeur maussade, je vais me dire : “ça y est encore une mauvaise journée qui commence”.

La croyance est installée dans mon cerveau, et je vais la muscler toute la journée. Si il pleut, que je rate mon bus, et que la machine à café au travail est en panne, alors là j’aurai la confirmation que c’est vraiment une journée pourrie. J’aurais passé tout mon temps, inconsciemment, à chercher des preuves de ma malchance et je me coucherai avec la certitude que j’avais raison ce matin.

Je n’aurai pas vu la pièce de deux euros par terre à l’arrêt de bus, ni les décorations de Noël dans le centre ville, ni le sourire de ma voisine, ni toutes ces belles choses qui étaient pourtant là et que j’ai inconsciemment choisi de ne pas saisir.

La prochaine fois que je ferai tomber ma tartine au petit déjeuner, mon cerveau, encore plus convaincu que la journée sera atroce, en trouvera à nouveau les preuves…

 

J’ai pris une journée comme exemple, mais nous faisons cela sur notre vie entière, et modifions notre environnement en choisissant de le voir selon nos croyances.

Si je me dit que je suis trop mauvais avec les filles et que je n’aurai jamais de copine, je risque en effet de me comporter comme tel, bafouiller et rougir, voir ne même pas approcher la gent féminine, et rendre ma croyance réelle.

 

La plasticité du cerveau est extraordinaire

 

Les croyances ne sont pourtant pas inébranlables. Elles ont une vraie existence matérielle dans notre cerveau. En effet, celui-ci est complètement modelable. Chaque apprentissage que l’on fait enfant crée de nouveaux réseaux en permanence, et chacun de ces réseaux se renforce grâce à la répétition de ces apprentissages.

Par exemple, si je répète souvent la même poésie, celle ci restera ancrée dans ma mémoire pendant de nombreuses années (qui ne connaît pas par coeur une des fables de La Fontaine pourtant apprise il y a bien longtemps).

Le cerveau ne fait pas de tri entre ce qui est bon ou mauvais pour lui. Il enregistre de la même manière tout ce qu’on entend, écrit, dit ou lit. Imaginez un peu le désordre que l’on peut mettre dans le cerveau d’un enfant à qui l’on répète chaque jour “Tu es nul”.

 

Musclez votre cerveau

 

On ne peut pas vivre sans croyances, mais on peut les choisir, et c’est une bonne nouvelle ! Cela paraît compliqué à première vue, mais il s’agit en fait uniquement d’une histoire de musculation.

Le cerveau ne fait aucune différence entre l’expérience vécue et l’expérience imaginée, pour créer et renforcer ses connexions. Ces dernières se renforcent lorsque nous les sollicitons. La visualisation est un très bon exercice pour ça.

Si je visualise régulièrement que je suis sûr de moi avec les filles, je musclerais cette partie du cerveau, finirais par y croire, et me prouverais dans mes actions que mes croyances sont vraies.

Et c’est bluffant de voir à quel point cet entraînement est capable en très peu de temps de modifier complètement nos croyances. C’est ainsi que nous pourrions expliquer scientifiquement la “loi de l’attraction”. Si nous créons une vie idéale dans notre imaginaire, et que nous répétons cette vision régulièrement, nous musclons nos synapses, donc nos croyances. Elles deviendront vraies dans la vie de tous les jours, car notre cerveau veut rester dans cette zone de confort que nous lui avons nous même créée.

 

Plusieurs pratiques permettent cette musculation : la méditation, la visualisation, la sophrologie, la méthode Coué, la pratique artistique, la pensée positive… Chacun peut selon ses sensibilités, trouver les moyens de muscler son cerveau pour devenir celui qu’il souhaite être.

 

Le pouvoir de l’imagination

L’imaginaire et la créativité sont donc des nécessités pour effectuer ce changement de croyance. Plus nous nous rendons compte que tout ce qui nous régit est fait de croyances, et plus nous pouvons mettre celles-ci de côté pour les remplacer par de nouvelles auquelles on choisit de croire.

Créer, imaginer sont des actions qui permettent de changer de cap, de voir ailleurs ou plus loin, de nous rendre compte de nos potentiels enfouis, et de les faire ressurgir. Et tout cela par le jeu.

 Si l’imaginaire possède un si fabuleux pouvoir de transformation sur notre réalité, Imaginez quelques secondes ce que ce serait si chaque humain décidait de croire au plus profond de lui qu’il vit dans un monde serein et empli de beauté.  

La créativité n’est pas qu’un concept flou, une idée vague; c’est au contraire un moteur merveilleux de changement, de mouvement, d’évolution. C’est une fondation indispensable à toute entreprise humaine.

 

Mettons en pratique ce pouvoir. Voici l’exercice de créativité qui vous fera du bien :

 

Racontez, dessinez ou visualisez les changements positifs que vous aimeriez voir dans le monde.

 

Partagez cet article, et fabriquons ensemble une réalité plus positive.

 

 

 

 

Bibliographie :

 

« Train Your Mind, Change Your Brain: How a New Science Reveals Our Extraordinary Potential to Transform Ourselves » Sharon Begley.

 

La plasticité neuronale  https://fr.wikipedia.org/wiki/Plasticit%C3%A9_neuronale

 

http://apprendreaeduquer.fr/plasticite-cerebrale-chez-enfants/

 

L’essor de l’intelligence artificielle : la quatrième révolution industrielle

L’essor de l’intelligence artificielle : la quatrième révolution industrielle

Dans 15 ans un robot, ou une intelligence artificielle (IA) fera votre travail, et le fera mieux que vous. Quels sont les bouleversements qui s’annoncent ? Comment y faire face, prospérer et s’épanouir dans ce monde en devenir ?

Un monde de robots

HadrianX
Regardez cette image, on dirait un camion. Il s’agit pourtant d’un robot bien camouflé façon Transformers. Son petit nom : Hadrian X. Il est capable de découper et de poser 1000 briques par heures avec une précision de 0.5 millimètres grâce à son bras télescopique.
D’après l’OIT (Organisation Internationale du Travail) plus de 137 millions de travailleurs Cambodgien, Indonésien, Philippins, Thaïlandais et Vietnamiens devraient perdre leur travail d’ici 2020. Cela représente plus de la moitiés de la population active de ces pays.
En France, même si nous sommes loin de ces chiffres, le rapport de janvier 2017 du conseil d’orientation pour l’emploi estime à 1.89 millions le nombre d’emplois menacés de disparition par la robotisation soit 6% du nombre d’actifs. Pour comparaison, le chômage est aujourd’hui autour de 10%. Vous êtes peut être ingénieur, médecin, commercial ou banquier et vous vous dites que ces chiffres, aussi inquiétant qu’ils puissent être, ne vous concernent pas. J’ai une mauvaise nouvelle…

L’essor de l’intelligence artificielle

Cet homme est Ken Jenning, le meilleur joueur de Jeopardy ayant jamais foulé le plateau de l’émission. Pour ceux qui ne connaissent pas, Jeopardy est un jeu phare au Etats Unis. Jenning y a remporté 74 victoires d’affilé et empoché 2 520 000$ au total. Pour gagner il faut des connaissances de culture générale, de la rapidité (il faut buzzer avant les autres) et savoir parier car on mise à chaque manche une partie de ses gains potentiels pour essayer de les multiplier. Pas si simple, et pourtant ce grand champion a été battu en 2011 par la boite bleu que vous voyez là à savoir Watson l’intelligence artificielle développée par IBM. intelligence artificielle Watson Plus prêt de nous, vous avez sûrement entendu parler d’AlphaGo. L’intelligence artificielle développée sur la plateforme Deepmind de Google qui a récemment battu Lee Sedol, un des meilleurs joueurs de Go actuel. Il y a encore quelques années le jeu de Go était considéré comme inatteignable par la machine et un joueur correct était largement supérieur aux meilleurs programmes informatiques. Après s’être bien amusé et avoir ridiculisé les humains à leur jeux préférés, ces machines ont commencé à s’attaquer au choses sérieuses. Notamment dans la médecine où Watson diagnostique des maladies rares ou complexes en quelques minutes là où les médecins auraient mis des semaines. Deepmind lui détecte des signes précoces de cancers tout en s’adonnant à d’autre passe temps tels que réduire drastiquement la consommation énergétique des data center de google. Dans la finance des IA travaillent déjà d’arrache pied et son très utilisées car elles prennent des décision plus rapidement et efficacement que des humains. Les choses vont très vite, même Serguey Brin, le co-fondateur de google, qui est pourtant bien au courant de ce qui se passe dans ce domaine a déclaré être “surpris par la rapidité avec laquelle le domaine de l’intelligence artificielle se développe”.

D’autres chiffres qui font peur

Les experts du Forum Economic Mondial calculent que 5 millions d’emplois vont disparaître dans les pays développés dans les 3 ans à venir et  des chercheurs de l’université d’Oxford estiment qu’en 2030 la moitié de la population sera au chômage. On ne parle pas cette fois seulement des emplois manuels mais bien de tous les emplois, de toute la planète. On peut se dire qu’il faut lutter à tout prix pour éviter ça. Que nous devons nous battre becs et ongles pour conserver notre travail, fracasser à coup de hache tout ce qui ressemble de près ou de loin à un ordinateur. Mais je pense que ça n’est pas la peine de se voiler la face, il s’agit d’un mouvement mondial auquel on ne pourra pas échapper.

Vers une quatrième révolution industrielle

L’humanité a déjà connu ce genre d’événements à plusieurs reprises. On a même un terme pour cela : révolution industrielle. La première révolution industrielle a eu lieu au XVIIIème siècle et a été causée par le développement de la machine à vapeur, du textile et du transport maritime. La deuxième par la diffusion de l’électricité et du moteur à combustion interne au XIXème et début du XXème. La troisième révolution industrielle a commencé dans les années 1970 avec les ordinateurs et le développement d’internet. Avec l’émergence et l’adoption massive de ces technologies de rupture que sont l’intelligence artificielle et la robotisation auxquelles on peut rajouter sans doute les nanotechnologies et le transhumanisme, toutes les conditions sont désormais réunies pour que nous entrions dans une quatrième révolution industrielle. Ces moments de transitions ont été violents pour beaucoup de gens qui ont perdu leur travail ou ont dû changer leurs habitudes. Il s’agit d’être vigilant pour que chacun trouve sa place dans ce nouveau monde qui s’annonce et éviter que ne s’accroissent les inégalité et la détérioration de notre environnement. C’est notamment pour cela que de nombreux influenceurs tel Elon Musk ou Mark Zuckerberg militent pour un revenu universel de base. Mais ces révolutions industrielles ont également été des bons en avant énorme pour l’humanité qui a évolué dans son ensemble vers plus de santé, de sécurité et de confort. La question pour l’individu est de savoir comment tirer parti des opportunités qui approchent sans se laisser dépasser. Cela ne sert à rien de développer des connaissances et des capacités qui seront inutiles dans 5 ans. Lors de la première révolution industrielle, le meilleurs maréchal ferrant du monde a disparu mais celui qui a su adapter son savoir faire pour faire évoluer le travail du métal en utilisant un haut fourneau a prospéré. Aujourd’hui le principe est le même. Il s’agit de voir quels sont nos forces et nos faiblesses et quelle seront celles qui seront utiles ou handicapante demain.

Ne pas jouer sur le même terrain que la machine

Je suis persuadé que 90% de vos tache « intellectuelles » quotidiennes seront très facilement réalisée par une intelligence artificielle. Même si vous pensez que ce sont des choses compliquées. Comme tout le monde vous passez beaucoup de temps à répondre à des mails de clients, à reporter des données dans des tableau excel, à mettre en forme des documents ou à réaliser des plannings. Il ne s’agit sûrement d’activités qui font partie du cœur de votre métier. Vous ne créez aucune valeur en les réalisant. Mais si vous calculez réellement le temps que vous y passez je pense que vous vous rendrez compte que cela représente une énorme partie de votre journée. Tout comme le conducteur de train n’a plus à enfourner des pelletées de charbon dans le moteur de sa locomotive, toutes ces tâches sont amenées à disparaître de votre vie. Le mieux est donc d’apprendre rapidement à déléguer ces tâches à une intelligence artificielle. Vous n’avez pas besoin de savoir coder un réseau neuronal ou comprendre le deep learning pour cela, pas plus que vous n’avez besoin de comprendre le moteur a explosion pour conduire votre voiture. De nombreux services utilisant l’intelligence artificielle sont déjà disponibles et peuvent vous rendre de grand services dans votre vie personnelle ou professionnelle. Les assistant personnels virtuels : Siri, Alexa, Cortana ou Google Home peuvent noter vos rendez-vous, vous rappelez votre liste de tâche voir faire des achats pour vous. Les outils de reconnaissance de voix : Les mêmes peuvent vous permettre de faire du « speech to text » et de retranscrir par écrit directement vos entretiens ou vos idées. Les traducteurs : Google Translate est devenu très performant sur certaines langues depuis qu’il est dopé au deep learning. Au points que les gens ne font plus la différence entre un texte traduit par cet outil ou par un humain (le New York Times a écrit un très bon article à ce sujet). Les pro de l’image : si vous confiez votre bibliothèque de photos à Google Photo, il saura reconnaître toutes les personnes présentes sur chacune d’entre elles et vous permettra de faire des recherches afin de retrouver toutes les photos où apparaît un chat ou un vélo par exemple. Vous pouvez également utiliser des outils comme Rekognition d’Amazon qui utilise des réseaux neuronaux pour faire de la reconnaissance d’image. Du côté de chez Adobe, Sensei reconnaît non seulement les images mais peut les corriger tout seul en faisant disparaître un poteau disgracieux ou un touriste devant le Taj Mahal.

Se concentrer sur ses forces

De même que la voiture nous a libéré de la nécessité de marcher ou que les robot nous évitent de réaliser des tâches répétitives, ces outils offerts par l’intelligence artificielle restent des aides, non des nécessités. Une fois une partie des tâches intellectuelles délégués à la machine, ce qui reste à l’Homme, c’est la liberté de création. L’imagination et la capacité d’innovation seront des compétences qui prendront de plus en plus d’importance et offriront un avantage considérable à ceux qui auront su les développer. Etre créatif n’est pas un don inné réservé à certains individu chanceux. La créativité s’apprend et s’entretient. Jour après jour. Cherchez toujours à créer, amusez vous, expérimentez, apprenez. C’est de cette manière que vous pourrez prospérer et vous épanouir sur le plan professionnelle mais aussi personnel dans le monde de demain